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1 IntroductionIl ne sera pas traité ici de l’ ensemble du dossier concernant ceux que Julius Wellhausen (1844-1918) appela autrefois : « les chercheurs » [de Dieu] (Sucher)<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000821">1</a> ou les « pieux dissidents » ([die] frommen Dissenters).<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000822">2</a> Cela fut exprimé avec beaucoup d’ à propos, tout au moins à l’ intérieur d’ un certain contexte qui n’ est pas directement celui du texte coranique, tel qu’ il nous a été transmis à travers les avatars que l’ on sait.<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000823">3</a> La notion de dissidence est idoine, car l’ une des idées générales renfermée dans ḥanīf en arabe est : « qui a les pieds en lanières, ne se tient pas sur ses jambes, et qui pour ainsi dire boite » (loripes fuit… ac tanquam claudicavit), d’ où vient l’ idée d’ être instable ou inconstant dans ses idées.<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000824">4</a> Wellhausen pensait que c’ est de certains de ces personnages marqués par les ascètes chrétiens, peut-être chrétiens eux-mêmes, que Muḥammad reçut ses premières impulsions (seine ersten Anregungen), alors qu’ il était encore à la Mecque. De fait, celui qui s’ établit progressivement prophète, et/ou qu’ on créa peu à peu prophète, se manifesta d’ abord avec l’ idée du jugement : « Allah et le jour du jugement dernier sont chez lui inséparable ».<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000825">5</a> Pour le ḥanīfisme des ennemis de Muḥammad et celui de la Mecque avant l’ hégire, on se reportera à l’ étude d’ Uri Rubin qui a introduit beaucoup de clarté à ce sujet.<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000826">6</a> Plus récemment, Jan Van Reeth a essayé de retrouver les antécédents des prophéties oraculaires de Muḥammad chez Montan et Mani. Grâce à cette étude, nous avons une idée plus nette des origines et de la nature du « ḥanīfisme mitigé » (al-ḥanīfiyya al-samḥa) qui aurait été celui de Muḥammad.<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000827">7</a>Dans la présente contribution, nous nous concentrerons sur trois points. Tout d’ abord l’ ambivalence, voire l’ ambiguïté cultivée, du terme ḥanīf dans le Coran. Notre deuxième objectif sera de montrer que le Coran utilise souvent ce vocable dans un contexte polémique pour asseoir et enraciner le quasi postulat du « monoprophétisme » de Muḥammad. Enfin il apparaîtra que ce mot énantiosémique ressortit à un phénomène bien connu des linguistes : la contamination ou analogie linguistique, ce qu’ avait bien vu l’ excellent sémitisant qu’ était le Père Paul Joüon, s. j. (1871-1940), sans qu’ il utilisât ce jargon.2 Ḥanīf dans le Coran, première approcheLe vocable ḥanīf apparaît dans le Coran<a href="https://brill.com/view/book/edcoll/9789004427952/BP000018.xml#FN000828">8</a> dix fois au singulier et deux fois au pluriel (ḥunafāʾ). Dans huit de ces emplois au singulier, il est fait référence à la foi supposée d’ Abraham (Ibrāhīm ; Q 2 : 135, 3 : 67, 95, 4 : 125, 6 : 79, 161, 16 : 120, 123) ; les deux occurrences dans lesquelles Abraham ne figure pas sont : Q 10 : 105 et 30 : 30. Cinq des huit versets mentionnant le Patriarche comportent l’ expression…

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Chapter 13 Étymologie et monoprophétisme: Réflexions sur les ḥanīfs du Coran entre mythe et histoire

"Chapter 13 Étymologie et monoprophétisme: Réflexions sur les ḥanīfs du Coran entre mythe et histoire" published on 14 May 2020 by Brill.

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